Intervento di Barbara Spinelli in apertura della Conferenza Refugee voices from the beneficiaries of the “Scholarhip for refugees” programme by the Odysseus Network, da lei organizzata, presso il Parlamento europeo. Bruxelles, 11 luglio 2016.
Introduzione
- Barbara Spinelli, Eurodeputata gruppo GUE/NGL
- Philippe De Bruycker, coordinatore dell’Odysseus Academic Network
- Yazan Rajab, Autore di Nooit meer bang Zijin (Never be Afraid)
Presentazioni degli studenti rifugiati e scambio di opinioni
Tout d’abord, je souhaite remercier le Professeur De Bruycker, notre invité Monsieur Yazan Rajabe et tous les étudiants qui nombreux participent à cette conférence. Cette année, l’Odysseus Academic Network a organisé un appel de fonds pour consentir à 10 étudiants refugiés de prendre part à sa propre Summer School.
Il s’agit d’une expression de solidarité de la part du monde académique que je salue, parce qu’elle va à contre-courant du Zeitgeist qui règne actuellement dans les États de l’Union. Grâce à de pareilles initiatives, les étudiants refugiés pourront apprendre les notions essentielles du droit européen, étudieront le droit l’asile, la protection juridique et l’intégration des refugiés, et pourront se confronter en première personne avec les manquements, les occasions perdues mais aussi les opportunités de la politique européenne d’asile.
Mon jugement sur ces politiques est sévère : par peur de ses propres électeurs, les classes dirigeantes des État membres et des Institutions font un choix non seulement contraire la plupart des fois au droit international, mais aussi perdant en ce qui concerne la cohésion sociale et l’économie car dominé par le court terme, incapable donc de penser et de s’organiser pour le long terme.
On a décidé d’externaliser la politique d’asile, en refoulant en masse les réfugiés qui arrivent en Europe vers des Pays rebaptisés comme sûrs, alors qu’ils sont tout le contraire de cela. Je pense à la Turquie qui arrive jusqu’à refouler les Syriens en zone de guerre ou même à tirer sur eux quand ils essayent d’entrer en territoire turc. Je pense à une série de Pays africains dictatoriaux ou extrêmement instables comme l’Érythrée, le Soudan et la Libye, avec lesquels on veut conclure – et financer – des accords de rapatriement des réfugiés. Il y a pire encore : un rapport publié dans les derniers jours par le Leiden Asia Center démontre qu’il y a des pratiques qui violent d’une manière éclatante le droit européen. Je pense à l’esclavage des travailleurs nord-coréens, géré par des réseaux mafieux, en Pologne mais non seulement : des formes d’esclavage mafieux existent aussi en Italie du Sud.
J’ai mentionné au début les électeurs que les autorités nationales et européennes prétendent tranquilliser avec cette politique de fermeture des frontières. C’est la raison pour laquelle je pense que l’apprentissage de l’État de droit et de nos Constitutions démocratiques est chose précieuse pour les étudiants refugiés, mais que nous aussi, citoyens européens, devrons réapprendre la loi et le droit, si nous ne voulons pas d’un retour de l’Europe à la barbarie du siècle dernier. Rappelons que l’Union a été reconstruite contre le nationalisme ethnique qui par deux fois a précipité le continent dans des guerres mondiales et dans génocides multiples : des juifs et des peuples Rom.
Chaque bonne pratique allant en ce sens sera utile et les initiatives de l’Odysseus Academic Network pourront se transformer en source d’inspiration pour d’autres centres d’étude. Mais l’essentiel demeure le « retour sur soi » et l’autocritique des élites européennes et des populations de l’Union. L’histoire nous enseigne qu’il suffit parfois d’une petite étincelle – l’Odysseus Academic Network en est une – pour mettre fin à ce que Roosevelt considérait le plus grand danger pour la démocratie, en temps de crise économique et de récession : la peur de la peur.