Strasburgo, 29 aprile 2015. Sessione plenaria sul tema: Le ultime tragedie nel Mediterraneo e le politiche dell’Unione su migrazione e asilo. Intervento di Barbara Spinelli.
J’accuse le Conseil européen, les gouvernements des Etats membres, la Commission. Vous êtes désormais directement responsables d’un crime qui tue de plus en plus de migrants en fuite des guerres que l’Europe a facilité, des persécutions qu’elle tolère. Après les 800 morts du 19 avril, l’Union fait naufrage aussi : dans l’hypocrisie, le déni, l’aveuglement.
Elle déclare la lutte contre trafiquants et passeurs, en feignant de croire que ces derniers sont les seuls responsables de tant de morts. Ce ne sont pas les seuls responsables. Ils sévissent parce qu’aucun corridor humanitaire légal n’a été mis en place pour les fugitifs. Parce que vous avez aboli Mare Nostrum, dont la mission était la recherche et le sauvetage en haute mer, et parce que vous continuez à financer des opérations – Triton, Poséïdon – dont le mandat prioritaire est le contrôle des frontières, non le secours des naufragés. Je remercie M. Juncker pour les mots qu’il a prononcés ; mais “les portes” n’ont pas été ouvertes, M. le Président.
Dans le désir de vous débarrasser de vos responsabilités, vous arrivez jusqu’à souhaiter – je cite le commissaire Avramopoulos – la “collaboration avec les dictatures” : l’Erythrée en tête, c’est-à-dire la pire dictature d’Afrique.
Comme les trafiquants, vous violez les lois : le droit de la mer, du non refoulement. Je me demande si vous savez, si nous savons dans le Parlement, ce qu’on est en train de faire : une guerre non déclarée. Non contre les trafiquants, mais contre les migrants.
Si veda anche:
Morti nel Mediterraneo: J’ACCUSE
Council response to migrant deaths is shameful